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Enquête sur les vampyres

Les premiers vampyres

         Il ne fait aucun doute que les vampyres étaient connus de nos lointains ancêtres. Une gravure sur un vase préhistorique, reproduite dans le très distingué journal Délégation en Perse (découvertes d’une mission archéologique française en Perse qui est devenue l’Iran en 1935), montre un homme copulant avec ce que l’on peut interpréter comme un mort-vivant. La tête du revenant a été décapitée et l’on pense que cette image faisait office de message adressé aux vampyres afin qu’ils se tiennent à distance, sous peine d’inévitables conséquences.

            Les écrits les plus anciens sur des entités vampyriques remontent aux royaumes de babylone et d’Assyrie (second millénaire avant J.C.). Il existait alors une hiérarchie d’esprits – spectres, demi-démons et démons -, parmi lesquels des créatures, apparentées aux vampyres, pouvaient sortir de leur tombe et molester les vivants. On trouve par exemple l’utukku (« comme le vent Â»), démon invisible et sans corps, et surtout l’ekimmu, une âme défunte incapable de trouver le repos dans la mort. Ces spectres torturés étaient le résultat de conditions particulières au moment du décès : mort violente, prématurée, sans avoir accompli certaines tâches ou bénéficié d e rites funéraires appropriés. Incapables de progresser parmi les ombres, ces esprits revenaient sur terre et se nourrissaient des vivants. « Un homme qui a faim est un homme en colère Â», dit l’ancien proverbe.

            Les babyloniens ont aussi produit une des premières représentations d’un vampyre, étonnamment comparable à celle trouvée sur un vase préhistorique : l’image, gravée sur un sceau cylindrique , est celle d’un vampyre femelle à califourchon sur un homme endormi. Au-dessus d’eux se tient un troisième personnage, brandissant une dague ou un pieu – une fois encore, un avertissement aux entités malignes pour qu’elles ne s’approchent pas, sous peine d’être exécutées. Les cylindres, utilisés pour imprimer une « signature Â» personnalisée et unique sur des tablettes d’argile molle, indiquaient, comme les bagues-sceaux, le statut social du dignitaire ; c’est pourquoi on peut affirmer que le propriétaire de cet objet craignait tout particulièrement les attaques de vampyres.

            Personnes considérées à Babylone comme des vampyres potentiels : les femmes qui meurent vierges ; les femmes qui meurent en allaitant ; les hommes célibataires ; les hommes méchants ; tout défunt sommairement inhumé ; tout défunt sans sépulture ; les prostituées.

 

 

 

Les vampyres dans l’Ancienne Egypte

         Comme les Babyloniens et les Assyriens, les anciens Egyptiens étaient hantés par la crainte que leur âme ou esprit pût souffrir dans l’au-delà – ou même ne pas y parvenir – si leur corps ne recevait pas tous les soins requis. En effet, l’âme errante qui ne trouvait ni le repos ni subsistance au Ciel risquait de revenir hanter les vivants. Ce qui laisse à penser que le vrai vampyrisme puise ses origines dans le delta du Nil.

            Pour les anciens Egyptiens, chaque être humain était composé de différents âmes ou états de conscience. Il nous est impossible de préciser ici leur nombre exact, et leur définition, mais on estimait alors que l’humanité avait neuf aspects différents, chacun bien distinct, un peu comme aujourd’hui on désigne les sens.

            Le khat (« corruptible Â») était la manifestation physique de la vie, autrement dit le corps qui se décompose après la mort à moins qu’il n’ait été proprement momifié. Un autre élément, le ba, représenté picturalement par un héron, un épervier ou un faucon à tête humaine, correspondait à la partie de l’âme capable d’effectuer le voyage astral, c’est-à-dire de quitter le corps physique et de voyager indépendamment de lui.

            Pour les personnes fascinées par les vampyres, le ka  est l’aspect de la conscience égyptienne le plus frappant, ce « double Â» étant censé pouvoir se déplacer sans le corps. La véritable immortalité ne pouvait être atteinte que lorsque le ka et le ba  Ã©taient réunis dans l’au-delà. Pour que la chose fût possible, le ka exigeait non seulement un corps non corrompu – d’où les rites complexes d’embaumement -, mais aussi des offrandes permanentes de fleurs, d’aromates, de nourritures et de boissons. Une chambre dédiée au ka était aménagée dans les tombeaux où un prêtre, affecté à temps complet, procédait aux libations quotidiennes.

            Si le ka n’était pas satisfait, il risquait de quitter le tombeau et, sous la forme d’un kama-rupa, de se mettre en quête de subsistance : matières fécales, urine, eau saumâtre ou carcasses animale en putréfaction. On croyait aussi que le ka, emmailloté dans ses bandelettes ou errant nu, pouvait s’attaquer aux vivants et les vider de leur énergie psychique ou de leur sang. Personne n’était à l’abri de cette très ancienne forme de vampyrisme.

            Lorsque l’Egypte tomba aux mains des Perses vers 550 avant J-C, l’importance donnée à la conservation des corps s’estompa. L’arrivée du christianisme induisit même un renversement des valeurs : le corps du défunt devait à présent subir une décomposition complète pour prétendre à la vie éternelle. Les vampyres furent bien obligés de s’adapter.

 

Les vampyres au Moyen-Age

         Au passage de l’an mille, une véritable épidémie de vampyrisme frappa tout le monde connu et cette époque devint, pour l’Europe féodale, celle de l’ Â»antéchrist Â». De fait, Nostradamus dans sa fameuse épître au roi Henri II annonce la venue d’un « empire de l’antéchrist Â», qualifiant même les papes d’agents à la solde du Diable.

            Si l’on en croit les récits des chroniqueurs médiévaux, l’antéchrist était déjà, à l’époque, en train de conquérir le monde en réactivant les morts pour accomplir ses funestes desseins. Guillaume de Newburgh, auteur au XIIe siècle d’une Historia rerum anglicarum  (« Histoire des Anglais Â»), évoque « certains prodiges Â» : Il ne sera pas facile de croire que des cadavres puissent ressurgir de la tombe (j’ignore par quels moyens) et errer en semant la terreur et la destruction parmi les vivants… Quelques exemples suffiront pourtant à établir les faits dont la véracité est attestée par de nombreux témoins.

            Newburgh rapporte l’histoire, parmi d’autres, d’un aumônier « manifestant peu de respect pour son ordre sacré Â».  A son décès, le clerc apostat sorti de sa sépulture pour terroriser sa maîtresse, qui, de son côté, demanda protection auprès de deux prêtres. Le revenant, traqué jusque dans sa tombe, reçut des coups de hache (ce qui eu peu d’effets sur lui, en dehors de larges trous béants dans le torse), puis fut réduit en cendres.

            Au cours des siècles suivants, d’innombrables cas similaires furent rapportés d’un bout à l’autre de l’Europe, qui presque tous s’attachaient à la classe paysanne. Les comptes rendus étaient si étonnamment ressemblants qu’une seule conclusion s’imposait : le cadaver sanguisugus était bel et bien présent. On peu spéculer sur le fait que si ces « cadavres suceurs de sang Â» avaient davantage sévi parmi les classes aisées, des efforts plus importants eussent été faits pour empêcher qu’une telle pestilence se répande dans l’Europe médiévale.

NOBLESSE ET SAUVAGERIE

Gilles de Rais, noble du XVe siècle, ancien compagnon de Jeanne d’Arc, s’adonna avec délectation à des actes de sauvagerie sadique, de cruauté sexuelle et de cannibalisme qui lui valurent la réputation d’un vampyre assoiffé de sang.

Versé dans les pratiques de magie noire, il fut accusé d’avoir « invoqué et conjuré les esprits maléfiques Â» pour qu’ils l’aident à tuer plus de  800 personnes, pour la plupart des enfants. Il fut finalement emprisonné en 1440 et condamné au bûcher.

            Même s’il n’était pas un revenant au sens propre, de Rais demeure une figure célèbre sur la longue liste des grands seigneurs convaincus de vampyrisme ; peut-être même est-il à l’origine de l’image toujours actuelle du vampyre aristocratique et séduisant.

 

Les vampyres sous la Réforme

         Jusqu’à la Réforme, révision du dogme catholique au XVe siècle, les cas de vampyrisme ne firent l’objet que d’anecdotes citées par divers chroniqueurs. Tout changea avec les sanctions papales visant bon nombre de publications qui décrivaient le phénomène vampyrique et les moyens de s’en prémunir. C’est ainsi que les vampyres acquirent une reconnaissance officielle grâce à celui qui aurait dû être leur ennemi naturel.

            Le premier ouvrage traitant sérieusement de l’occulte fut le Malleus maleficarum  (« Marteau des sorcières Â»), publié en 1487. Le prétexte de ce guide, qui se voulait pratique, avait été puisé dans la Bible (Exode 22,18) : « Tu ne laisseras point vivre la magicienne. Â» Ses auteurs, les dominicains Jacok Sprenger et Heinreich Kramer, y prodiguaient leurs conseils (sujet à caution) pour chasser et éliminer les sorcières et les vampyres, deux manifestations patentes du Diable. C’est ainsi que débuta une période d’hystérie où l’on tortura, noya, pendit et brûla à tour de bras des innocents par milliers dans toute l’Europe. Cette horreur dura plusieurs siècles.

            D’autres ouvrages importants se succédèrent. Le roi d’Ecosse en personne, Jacques VI, (alias jacques Ier d’Angleterre), donna au vampyre ses lettres de noble réprobation en rassemblant des histoires de morts-vivants dans Démonologie (1597).

            Une thèse de poids sur le vampyrisme, De quorum-dam Graecorum opinationibus, par le père Leo  Allatius, parut en 1645. Elle proposait un florilège des superstitions et ordonnances religieuses collectées dans la Grèce d’alors.

            Dans An Antidote against Atheism, de 1652, un recueil d’histoires de revenants, un autre personnalité remarquable, le poète et philosophe anglais Henry More, accordait foi à ce qui avait été autrefois considéré comme une simple calamité à laquelle était accoutumé le petit peuple. Il apportait en fait la confirmation que le vampyre ne se contentait pas de trucider les pauvres gens mais se régalait aussi des représentants de la bonne société.

LA COMTESSE SANGLANTE

Elisabeth Bathory (v. 1560-1614) ne s’est peut-être pas désaltérée du sang de ses victimes (bien qu’on en ait pas la preuve formelle) mais, à coup sûr, elle se baignait dedans.

Née au sein d’une puissante famille hongroise, Elisabeth gagna son sanguinaire surnom en torturant et en saignant à blanc des jeunes filles. Persuadée que leur sang aurait des effets bénéfiques sur sa peau vieillissante, elle s’en recouvrait ou en aspergeait régulièrement son corps.

Comme Gilles de Rais avant elle, Elisabeth Bathory n’était pas un vampyre. On pense qu’elle avait dû être initiée à la magie noire et qu’elle aimait les orgies, mais c’est son goût pour le sang qui valut à la « comtesse hongroise  sanguinaire Â» de figurer en bonne place dans le panthéon vampyrique.

 

Les rapports officiels

         Au début du XVIIIe siècle, les vampyres s’étaient infiltrés dans les couches supérieures de la société, des universités aux académies militaires, et des églises aux cours royales.

            Des anecdotes toujours plus nombreuses en provenance des différents pays d’Europe semblaient confirmer leur existence. On observait le même phénomène dans le Nouveau Monde, d’où les conquistadors rentraient avec des histoires de civatateo, des vampyres-sorcières.

            D’effrayants récits de cadavres revenus à la vie furent peu à peu légitimés par la publication d’innombrables dissertations et traités rédigés par les savants les plus renommés de l’époque.

            Parmi ces ouvrages, certains concernent plus particulièrement les habitudes alimentaires des morts-vivants : De masticatione mortuorum  (« De la mastication des morts Â»[1728]) et Tractatus von dem Kauen und Schmatzen der Toten in Gräbern (« Traité de la mastication des morts dans leur tombe Â»[1734]) par Michael Ranft, et Dessertatio de hominibus post mortem sanguisugis  (« Dissertation sur les morts qui boivent du sang Â»[1732]) par Johann C.Rohl et Johann Hertel.

            Ne voulant pas être en reste sur les hommes de science, l’Eglise apporta sa contribution, publiée en 1746, sous le titre traité sur les revenants en corps, les excommuniés, les oupires ou vampires, broucolaques de Hongrie, de Moravie etc…, édifiant et important ouvrage que l’on doit au bénédictin dom Augustin Calmet.

            L’alphabétisation, qui, au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle connut une certaine expansion, contribua non seulement à répandre le vampyrisme – mais aussi, et heureusement, à propager les essais plus savants et plus objectifs sur le sujet.

 

ARNOLD PAOLE

Il existe peu de cas de vampyrisme aussi documentés que celui  d’Arnold Paole, revenu du tombeau pour terroriser le village de Medwegya, près de Belgrade. Le rapport officiel de police, Visum et Repertum (« Vu et Rapporté Â») fut publié en 1731 par le Dr Johann Flückinger et contresigné par divers respectables témoins.

Soldat serbe, Paole revenait d’une mission en Grèce, pays infesté par les revenants. En 1728 il tomba malade et décéda, mais pas avant d’avoir raconté l’expérience qu’il avait connu là-bas : une attaque de vampyre.

Il était enterré depuis un mois lorsqu’on le vit errer nuitamment dans le village. Beaucoup de gens se plaignirent d’être harcelés par ce corps ranimé, certains trépassèrent même dans des conditions mystérieuses. Suspecté de vampyrisme, Paole fut exhumé. On le trouva « les mâchoires grandes ouvertes, les lèvres maculées de sang frais Â». On répondit de l’ail sur son cadavre et on lui enfonça un pieu dans la poitrine.  Les corps de ses supposées victimes furent également exhumés et reçurent le même traitement « réparateur Â».

 

Les vampyres et le Siècle des Lumières

         La révolution intellectuelle du XVIIIe siècle, qu’on appelle le siècle des Lumières, entraîna l’abandon de nombreuses coutumes ancestrales et l’avènement d’un nouvel âge féru de science et de raison. Cette période de grands bouleversements annonçait le début de la disparition d’un grand nombre de croyances touchant, notamment, aux spectres et aux vampyres.

            La foi dans la science l’emportant sur la superstition – et à fortiori la religion -, les enquêtes sur les agissements des vampyres régressèrent peu à peu. Empiristes et philosophes fustigeaient alors allégrement les amateurs de folklore et les fanatiques religieux qui admettaient encore l’existence des morts-vivants. De son côté, l’Eglise, tout en continuant à croire au Diable et à la résurrection, commença à refuser tout crédit aux rapports sur les entités maléfiques.

            Un des philosophes les plus éminents de l’époque, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), résuma ainsi son attitude progressiste – mais ambiguë – envers le vampyrisme dans une lettre à l’archevêque Christophe de Beaumont : S’il y a dans le monde une histoire attestée, c’est celle des vampyres. Rien n’y manque : procès-verbaux, certificats de notables, de chirurgiens, de curés, de magistrats ; la preuve juridique est des plus complètes. Avec cela qui croit aux vampyres ?

            Mais la rareté des rapports contemporains sur les vampyres résultait-elle d’une meilleure connaissance des mécanismes de la mort ? Ou était-ce la preuve de la mauvaise volonté des scientifiques qui craignaient de publier des enquêtes considérées par trop démoniaques, païennes et irrationnelles ? Car, comme sous la Réforme, subsistaient encore en Europe nombre d’enclaves où la pensée moderne n’avait pas pénétré. Les populations tziganes illettrées qui circulaient aux confins de la Hongrie, de la Serbie, de la Roumanie, de la Russie et de la  Grèce continuaient à raconter des histoires de morts-vivants. A l’aube du XIXe siècle, on déterrait toujours autant de cadavres pour les empaler et les brûler dans la plus pure tradition.

LES TUEURS VAMPYRES

Le XIXe siècle vit le retour du terme populaire « vampyre Â» pour désigner des criminels sadiques assoiffés de sang, qui eux étaient tous bien vivants. Le tueur en série allemand Fritz Haarman, par exemple, est devenu célèbre sous le nom de « vampyre de Hanovre Â» pour s’être livré au cannibalisme sur une cinquantaine de jeunes homosexuels. Quant au « vampyre de Düsseldorf Â», alias Peter Kürten, il étranglait, violait et égorgeait ses victimes, puis buvait leur sang, selon ses propres paroles, comme un alcoolique s’adonne à l’alcool. « Vous ne pouvez pas me comprendre, déclara-t-il avant d’être guillotiné, personne ne peut me comprendre. Â»

 

« Vampyres Â» du XXe siècle

John Haigh

Le « vampyre de Londres Â», but le sang de neuf personnes, qu’il a ensuite dissoutes dans de l’acide (années 1940)

Andrei Chikatilo

Le « Forest Strip Vampyre Â», dévora et vampyrisa plus de cinquante personnes (années 1970-1990)

Juan Koltrun

Le « vampyre de Podlaski Â», vampyrisa deux des sept personnes qu’il viola (1982)

Marcello de Anrade

Sodomisa, tua et but le sang de quatorze jeunes garçons, dans l’espoir de retrouver sa jeunesse (1991)

 

                                                                                              KALI

 

 



16/11/2008
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